Situation

Situation topographique

Lutterbach se situe au débouché de la vallée de la Doller, en bordure du bassin potassique, à 6 km au nord-ouest de Mulhouse. Carrefour des voies communications ferroviaires et routières, elle fait partie des communes de la couronne mulhousienne. Son ban couvre 866 ha et intègre 281 ha de forêt : le Nonnenbruch.

Situation géographique

La position géographique de la plus grande partie du village est privilégiée par son implantation sur une colline longue de près de 4 km et orientée sud-ouest/nord-est qui se prolonge jusqu’à la limite de Pfastatt vers Mulhouse. Cette colline éolienne est la dernière éminence rencontrée en allant vers le nord, avant la plaine d’Alsace proprement dite. À son point culminant (altitude 260.6 m), on distingue la plaine, les chaînes des Vosges et de la Forêt Noire au Nord, le Jura sundgauvien au Sud. Par temps clair, nous y apercevons les Alpes bernoises.

Les données géologiques

Le massif vosgien et la Forêt Noire se caractérisent par un socle de roches anciennes cristallines (gneiss et granites) recouvert de grès et d’agglomérats plus récents, malmenés par les érosions et modelés par les glaciers.

La plaine d’Alsace est l’ancienne partie centrale de ces massifs, qui s’est effondrée le long d’une zone de faiblesses de l’écorce terrestre (failles). D’abord envahi par la mer, ce fossé a été remblayé au cours des millénaires par plusieurs milliers de mètres de dépôts qui renferment des gisements de potasse et de pétrole ainsi que le plus grand réservoir d’eau potable d’Europe.

Les collines sous vosgiennes et sous schwarzwaldiennes sont une zone tampon située à la charnière des deux domaines précédents. Une mosaïque de compartiments déplacés à la faveur des failles dessine des champs de fractures, origine des nombreuses sources d’eau minérale.

Actuellement les phénomènes géologiques se poursuivent. Les Vosges et la Forêt Noire continuent à se soulever, de plusieurs millimètres par an. La plaine d’Alsace poursuit son affaissement au rythme moyen d’un centimètre par siècle. Le réajustement des compartiments faillés provoque de temps en temps des tremblements de terre…

Au sud, notre ban est traversé par la Doller. La Thur passe au nord de la forêt du Nonnenbruch, en dehors de notre ban. Les terrains sont quaternaires, formés d’alluvions d’origine vosgienne, déposés par la Doller et la Thur. La colline au centre de Lutterbach est recouverte par des sédiments apportés par le vent, constitués de loess récents et anciens. Ces poussières fines, argileuses et calcaires, datent de la période dite de « Würm ». Enfin, le long de la Doller, se sont déposées des alluvions du Quaternaire récentes, formées de sable, de graviers et de limons amenés par les crues de la rivière qui inonde alors une zone de prés. Au Nord du ban, la potasse a été exploitée, d’où quelques problèmes d’affaissement.

Les données climatiques et le réseau hydrographique

Lutterbach bénéficie d’un climat continental avec de forts écarts thermiques (20°). La pluviosité est modérée grâce à l’écran vosgien (730mm de moyenne annuelle). Les orages, autrefois très violents en été, semblent depuis la construction de l’A36, longer celle-ci et éviter le village. Le « ewer wind », vent du sud-ouest, canalisé par le couloir que forme la trouée de Belfort, nous épargne de la pollution atmosphérique mulhousienne. Le « neder wind », ou bise, accentue en hiver la sensation de froidure. Enfin, les Saints de glace (11, 12 et 13 mai) sont souvent redoutables pour les récoltes.

La Doller traverse notre commune, au sud. À partir de celle-ci, se forme le Dollerbaechlein qui lui-même, donne naissance au Bannwasser et au Runzbach. L’anecdote veut que l’on devenait un Lutterbachois authentique qu’à partir du moment où l’on était tombé au moins une fois dans ce cours d’eau. Celui-ci, recouvert en 1929 et sans doute aménagé de main d’homme, coule sous l’actuelle Rue du Général de Gaulle dans un canal souterrain voûté pour rejoindre le Bannwasser près du Foyer pour personnes âgées puis la Doller. S’y jette, près du lieu-dit « Damenloechlé », le Canal, affluent aux eaux très pures, qui prend sa source à deux kilomètres de là.

Au niveau de la basse terrasse de notre village, la nappe phréatique supérieure se situe entre 2 et 5 m de profondeur. Lors de pluies persistantes, il lui arrive d’affleurer. Une couche d’argile imperméable la sépare de la nappe profonde qui descend jusqu’à 17 m. C’est dans celle-ci que la ville de Mulhouse prélève une grande partie de son alimentation en eau. Celle-ci ne nécessitera aucun traitement.

L’environnement naturel

La forêt communale

L’environnement dit naturel a disparu depuis longtemps. Il a fait place à une gestion durable de la bio-diversité. Au nord-ouest, la potasse a fait pousser les terrils, le sel a appauvri le sol tout autour. Deux lignes ferroviaires la traversent, source de nombreux incendies au temps de la traction à vapeur. Quatre lignes à haute tension passent sur notre ban, l’une d’elles coupe la forêt.

Aujourd’hui sa pérennité est assurée en tenant compte de quatre facteurs influents : les affaissements miniers qui ont créé des parcelles inondables, zones humides d’un grand intérêt écologique ; la tempête de 1999 qui a touché de nombreux feuillus sur son passage ; la sécheresse de 2003 qui a fragilisé l’ensemble du massif et la construction d’une chaufferie « bois » pour la mairie et les écoles et qui nécessitera un prélèvement de 800 m3 de bois par an. Par ailleurs, le Nonnenbruch a été classée en forêt de protection environnementale.

La flore forestière

Dans le passé, forêt d’exploitation, elle répond aujourd’hui au besoin de calme et de verdure du citadin. Aussi, l’accueil du public a été favorisé par des pistes cyclables, de VTT, parcours sportif, panneaux d’information…L’accent a été mis sur la régénération naturelle avec des coupes de jardinage donnant une futaie irrégulière par bouquets. Le chêne domine (68 %), suivi par le charme (12%), le frêne (10 %), et vingt-six autres essences d’arbres ou arbustes. Les plus représentatives des plantes grimpantes sont le chèvrefeuille, le lierre et le houblon sauvage. Le tapis herbacé est varié et l’on y rencontre le crin végétal (le seegras) utilisé dans le temps pour rembourrer les matelas.

La flore des milieux humides se développe dans le Dollerbaechlein, vers le Baggerloch et dans le secteur du « Canal » et de la Doller.

La faune sauvage

La gestion de la chasse en place depuis une vingtaine d’années régule l’équilibre entre les espèces chassables, celles qui sont présentes et celles qui sont à protéger. Dans ce but, des parcelles de 15 ha chacune ont volontairement été soustraites à la pénétration par le promeneur. Ainsi grâce à une grande variété de biotopes, l’on rencontre aussi bien des mammifères (chevreuil, sanglier, martre, belette, hermine…), des oiseaux (36 espèces recensées), des reptiles, batraciens, poissons et avec un peu de chance on peut même observer le castor.

La pérennité de cette forêt est ainsi assurée par des plans adaptables avec des objectifs sur quinze à vingt ans.

Les ressources de notre environnement

Seules des exploitations sporadiques de graviers et de sables, à la suite et pendant les conflits mondiaux, ont eu lieu. La verrerie de Wildenstein a utilisé le loess. Il n’y a pas eu de carrière_ de lehm dans la commune même, en revanche celles de Pfastatt et de Bourtzwiller ont été très actives. Après les crues de 1947, des paillettes d’or ont été trouvées dans la Doller, mais ceci fait partie plus de l’anecdote que de la réalité économique.

Avec le choc pétrolier de 1974, des recherches du pétrole ont eu lieu sans résultats probants, et l’on a aussi envisagé la possibilité d’exploiter l’énergie géothermique. Mais l’importance des coûts de production amena l’agence française pour la maîtrise de l’énergie à mettre le dossier en sommeil.